Des nouvelles d’Argos : une adoption réussie
La décision d’adopter doit être un acte réfléchi et préparée. On n’adopte pas sur un coup de tête un animal qui a déjà souffert.
Voici l’histoire d’Argos (adopté au refuge) et de sa maîtresse.
« Il y a un an et demi, lors d’une de ces canicules dont notre région a le secret, Argos est entré dans notre vie avec toute la délicatesse dont il savait faire preuve… Il s’appelait Tyson Junior à l’époque, et il nous a fallu peu de temps pour nous apercevoir que ce nom avait été un véritable scénario de vie, en plus d’une référence culturelle… Un boxeur est ainsi arrivé dans notre tribu, le poil hirsute et un peu malade, mais puissant le bougre!
Trêve de plaisanterie, Argos nous a inquiété au départ; outre ses 32 kg de muscles à l’époque (il a repris du poil de la bête depuis), sa grande taille et celle de ses canines, un élément surtout était extrêmement problématique: l’abolition de la phase de menace. Aucun grognement avant l’attaque sur l’humain. Juste une rapide contraction musculaire et une très brève fixité, puis la charge sans sommation. Alors bon, on sait tous que ce genre de comportement ne vient pas de nul part ; ce chien a été brutalisé et incompris, et son environnement précédent ne lui a pas appris l’essentiel (sans surprise). Cet ours mal léché était en fait, à l’intérieur, un tout petit chiot hyper impressionnable. Car malgré ses comportements explosifs, ses agressions à répétition, sa tendance à foncer sur tout et n’importe quoi, il n’a pas pu nous cacher bien longtemps qu’il était une grosse flipette.
Alors on a tout repris depuis le début, en éducation positive: les ordres de base, la marche en laisse, la familiarisation à l’humain, la socialisation congénères, les autocontrôles, l’évitement des situations inquiétantes. Quel chantier! Toute fraîchement diplômée éducatrice et comportementaliste, c’était mon baptême du feu… Si Argos n’était pas le chien que je voulais à l’époque, il était par contre celui qu’il me fallait…
Aujourd’hui, nous avons bien avancé: les promenades sont agréables, il se comporte correctement voir amicalement avec la plupart des congénères, il s’écarte du chemin des humains plutôt que d’attaquer, il ne tente plus de manger les chats que nous croisons… C’est devenu un mec fréquentable 🙂 Avec nous, il est câlin, gentil, drôle et hyper respectueux. Il est heureux de faire plaisir, adore qu’on lui dise « c’est bien, t’es un bon chien », les compliments font fondre son cœur de gros dur.
CB«
Adopter dans un refuge est un engagement dans le temps et c’est aussi permettre à un animal abandonné et/ou maltraité de prendre un nouveau départ, de retrouver une vie, un foyer. En les adoptant, on leur offre une chance d’être enfin heureux.